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Comment devient-on saint ?

Confesseurs ou martyrs ?

Il existe deux grandes « familles » de saintes et de saints : les confesseurs et les martyrs. Les confesseurs sont des chrétiens fidèlement attachés au Christ qui ont cherché à suivre par toute leur vie les enseignements et conseils donnés par Jésus lui-même, dans le seul but de lui plaire et de faire sa volonté, qui est la volonté du Père. Ce peut être d’une manière toute cachée comme sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ; ou par une vie plus « publique » comme celle de saint Vincent de Paul. Quoi qu’il en soit, on trouve dans cette « famille » de saints tous les cas de figure et tous les états de vie : prêtres, religieux ou religieuses, célibataires ou époux... Dans ce cas, la sainteté s’acquiert au terme d’une procédure longue et minutieuse sur la vie d’une personne défunte ayant cherché à s’identifier au Christ.

La deuxième « famille » est celle des martyrs, c’est-à-dire des chrétiens qui sont restés fidèles au Christ jusqu’à l’imiter parfaitement, jusqu’au sacrifice de leur vie. Cette fidélité est le témoignage suprême d’une foi qui rejoint le sacrifice du Christ torturé sur la croix et ressuscité. Les martyrs sont, dans la plupart des cas, prêtres, missionnaires ou religieux (religieuses), mais des laïcs et même des enfants ont aussi été persécutés, préférant la couronne de gloire qui ne se flétrit pas (REF) à l’apostasie de leur foi. L’Eglise reconnaît ce témoignage exemplaire en canonisant ceux qui sont restés fidèles jusqu’au bout, et en prend acte au terme d’une procédure simplifiée. Toutefois, au cours de la procédure, elle authentifiera un témoignage irréfutable de la foi, sans influence politique, par exemple. Concrètement : sainte Jeanne d’Arc n’est pas martyre. L’Eglise lui a refusé ce titre estimant que sa condamnation au bûcher avait été influencée par ses implications politiques. La « pucelle » fut canonisée en 1929 pour l’héroïcité de sa fidélité à la virginité.

Les différentes étapes de la procédure.

Elle débutera par une enquête diocésaine. Saisi d’une demande de la part d’un fidèle ou d’un groupe de fidèles, l’évêque du diocèse engage tout un processus afin d’examiner les preuves nécessaires en en confiant la charge à un expert appelé « postulateur de la cause », à des théologiens et des historiens qui les recueilleront. Ainsi seront rassemblés tous les écrits de celui ou de celle dont on « postule » la béatification, tous les témoignages possibles concernant sa vie, son activité, sa mort, sa réputation de sainteté ou de martyre et le fondement de cette réputation. L’enquête diocésaine s’assure des vertus héroïques et des preuves d’éventuels miracles dus à l’intercession du « candidat » à la sainteté.

Dans le sens inverse, d’autres experts s’attacheront à ne rien laisser dans l’ombre, même s’il s’agit d’éléments défavorables.

A l’issue de l’enquête diocésaine (qui peut durer plusieurs années), le dossier est envoyé au Vatican où les experts de la Congrégation pour la cause des saints l’étudieront. Ce collège se compose d’historiens, de théologiens, de psychologues. Leurs conclusions figureront dans un rapport appelé « position sur la vie et sur les vertus » ou « position sur la vie et le martyre », c’est selon. Dans un deuxième temps, après avoir étudié les différents témoignages figurant au dossier, ils établiront un deuxième rapport appelé « position sur les miracles. »

Une fois cette deuxième étape terminée et si les éléments du dossier sont positifs, il sera transmis aux consulteurs de la « Congrégation pontificale ». Là, le dossier sera soumis à un examen théologique placé sous la direction du « promoteur de la foi », plus communément appelé « l’avocat du diable. »

Enfin, l’affaire est transmise aux cardinaux de la Congrégation pour la cause des saints qui décideront si le dossier de béatification ou de canonisation peut être proposé au Pape, à qui revient l’ultime décision.