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Les prêtres blogueurs de plus en plus nombreux

Ils sont désormais des dizaines de prêtres ou de séminaristes anonymes moyenne d’âge : 35 ans à s’être lancés dans l’aventure des blogs. Pour rompre un isolement parfois difficile, surtout en milieu rural, et garder le contact avec la famille ou les amis. Pour témoigner de leur vie aussi. Ces clercs savent que leur site est comme le parvis d’une église. On vient y parler à un prêtre en toute liberté, anonymat à la clef.

Question fréquentation, c’est sans doute le blog du plus people des curés : celui de l’abbé Alain de la Morandais, qui arrive en tête. Au choix, on y trouve ensuite ses livres, ses humeurs et ses homélies, des photos de lui aussi, en compagnie des grands du petit monde parisien.

Ancien directeur de cabinet d’un élu UMP de Dordogne, Gautier Mornas est séminariste pour le diocèse de Périgueux depuis 2004 et lui aussi blogueur depuis l’été 2006.

Certes, le risque narcissique des pages personnelles ne lui échappe pas. Pas question donc de rédiger « le journal d’une âme ».

Pour lui, la question est bien celle de l’annonce de ce qui le fait vivre, à savoir la parole du Christ. « Le blog est un créneau merveilleux pour l’évangélisation », dit-il, encouragé par son évêque, Mgr Michel Mouïsse, à répondre aux messages des nombreux jeunes ou moins jeunes qui tombent sur son blog par hasard.

Passionné de communication, il espère que l’Église va savoir rattraper son retard et profiter du créneau.

Pour l’instant, contrairement aux États-Unis, où le cardinal Sean O’Mallay, à Boston, ne cesse de nourrir son blog de textes et de photos, aucun évêque français n’est encore parvenu à s’y mettre.

Ce sera sans doute différent à la prochaine génération puisqu’au seul séminaire parisien des Carmes, ils sont une quinzaine de prêtres dont le benjamin de 28 ans, Sylvain Brison et de séminaristes à remplir leurs pages.

« Un champ de bataille »

Originaire du diocèse de Poitiers, Julien Dupont a constaté cette année que les blogs pouvaient aussi être « un champ de bataille dans l’Église ». Après s’être interrogé sur la nécessité de libéraliser la messe en latin, le séminariste a reçu « des dizaines de mails d’une rare violence » et provoqué des dizaines de pages de débats.

Un peu dépité, il explique que son commentaire sur la dernière encyclique de Benoît XVI n’a pas provoqué tant de bruit par écrit...

Dans cette Église sur toile, certains cybercurés sont plus réputés que d’autres. Ainsi le père Emmanuel Pic, précurseur à Dijon, le père du Lapin bleu : Jean-Baptiste Fady ou le père David Lerouge à Saint-Lô, qui sait user d’une belle plume et de belles photos.