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Le Pape peut-il changer la doctrine de l’Eglise ?

Ne lui demandez pas cela, il en serait le premier étonné !. Il vous expliquerait en fait que les Papes ne sont que les gardiens de la doctrine. Ils n’ont ni le pouvoir, ni le désir de la changer. Leur tâche se limite à transmettre, dans son intégrité, l’enseignement de la foi catholique. Et le Saint-Esprit les aide à faire cela.

Ce qu’un Pape peut faire - et ce que de nombreux Papes ont fait au cours de l’histoire - est de changer certaines coutumes de l’Église. Certains changements ont eu lieu il y a relativement peu de temps. Nos parents se souviennent, par exemple, que l’Église demandait autrefois l’abstinence de viande tous les vendredis (maintenant, cette norme a été réduite au temps du Carême) et qu’autrefois la messe était célébrée en latin et dos au peuple. Ces changements n’ont pas modifié la doctrine de l’Église, mais ses coutumes. La doctrine exprime ce que nous croyons, alors que les coutumes expriment notre façon d’agir. Vous ne verrez jamais un Pape enseigner que la résurrection était symbolique et que les os de Jésus sont encore dans sa tombe. Ce serait un changement de doctrine, et le Saint-Esprit ne le permettrait pas. Espérons que les catholiques non plus. Mais un Pape peut demander aux prêtres de ne plus utiliser les vêtements liturgiques pour célébrer la messe, et de mettre à la place un costume et un chapeau haut-de-forme. Nous pouvons espérer que le Saint-Esprit nous épargnerait une décision aussi burlesque, mais nous n’en avons aucune garantie !. Et notre foi, mise ainsi à l’épreuve, s’exprimerait finalement dans notre fidélité au Pape.

Voici un autre exemple : nous croyons que Jésus est vraiment présent - corps, sang, âme, et divinité - dans l’Eucharistie, mais la messe peut être célébrée dans toutes les langues et formes approuvées par l’Église. Si la langue de la messe ne pouvait pas changer, nous n’aurions même pas de messes en latin. Car après tout, Jésus ne parlait pas latin avec ses disciples, mais araméen, la langue commune de Palestine. C’est dans cette langue que Jésus s’est exprimé lors du dernier repas. Si la langue de la messe était plus un problème de doctrine que de coutume, il faudrait célébrer la messe en araméen !